mercredi 17 octobre 2007

Demeure Lointaine


Chacun meurt en sa bataille
Et tous dans la même, labourant
Le champ erroné, ennemi et intime
À la fin :

Puisque le poisson meurt dans l’eau
Pas dans l’air
Qu’il arrive qu’un pauvre soleil se pende avec une corde d’air
Tout oiseau meurt de son chant
Il chante son harmonie l’étrangle
La mouche luit du miroitement mordoré de ses ailes
Masquant son émeraude obscure.


*


La fumée gomme les regards dans la nuit chaude.


J’ai un trou dans la poitrine
Qui résonne et façonne comme au tour de potier
La masse informe des os qui ont grandi avec moi.

Ce pourrait être une marche de prestidigitateurs nocturnes
D’êtres qui n’existent que pour l’oubli
Comme le chasseur change d’affût pour leurrer son gibier.

Un jour un ami dit
Qu’il fallait dresser des barricades dans le ciel
Mais qu’il y aurait alors à prévoir sa vengeance
Cultiver une plante qui détienne en son germe
Une fleur d’air, dont la vie, infiniment ouverte
Enseigne à tous ses plus secrètes splendeurs.