Verte des oliviers, près du puits sec en plein soleil
Avec vue sur ce qui nous voit, un âne, une femme,
Un troupeau de dindes parlant petit-japonais près
D’une Suzuki de deux cent cinquante cc,
Parlant des deux faces de l’île, ou riant de la place
Pour un homme et deux amies sur la vieille moto,
On suit le chemin tournant jusqu’à la baie qui chante et
Ses vagues d’un mètre et demi sans vent, sans soupir
D’une tempête éloignée, d’un hier pour toujours, la mer.
Tsjêbbe Hettinga est né en 1949 à Burchwert (Pays-Bas) et vit à Leeuwarden. Il écrit en frison, sa langue maternelle, et depuis 1973 a publié une douzaine de livres de poésie. En 2006 le cinéaste Pieter Verhoeff a réalisé un documentaire traçant le portrait de Hettinga, qui est aussi saxophoniste. Si en public Hettinga dit ses poèmes de mémoire, ce n’est pas seulement en raison de sa cécité, mais pour créer un espace émotionnel et ses performances peuvent se comparer à des solos de jazz.