L'Oreille du Loup avait publié une anthologie bilingue
lundi 10 mars 2014
Leopoldo María Panero
Leopoldo María Panero est mort le 5 mars
2014.
L'Oreille du Loup avait publié une anthologie bilingue
L'Oreille du Loup avait publié une anthologie bilingue
de sa poésie Territoire de la peur / Territorio del miedo
traduit par Stéphane
Chaumet.
REQUIEM POUR UN POÈTE
(Death’s door. Suggéré par un dessin de Blake)
Qu’est-ce que mon âme, tu
demandes
à une image attachée.
C’est un dieu dans l’ombre
priant l’ombre.
C’est peut-être un esclave
léchant avec sa langue les
restes de la vie.
La corde qu’au cou
nous portions attachée se
détache facilement,
parce qu’elle n’est
qu’illusion, la même chose que la vie,
que la douleur et la mort
et le rêve d’argent.
Seule la vieillesse
disent-ils répond à ta question.
Une peau ridée et un homme
qui a honte
de se regarder dans le
miroir assoiffé.
Un jour je mourrai. Un jour
je serai seul,
chevauchant un élan dans la
rue, et l’air
sera pour mes yeux le
signal de la fuite.
Déjà mes mains ne seront
plus mes mains,
ni un seul bon souvenir
ne me liera plus désormais
à la vie.
Je verrai passer un enfant
sur le trottoir de l’effroi
et je lui demanderai mon
nom si demain je renais.
RÉQUIEM POR UN POETA
(Death’s door. Sugerido por un dibujo de Blake)
Qué es mi alma, preguntas
a una imagen atado.
Es un dios en la sombra
rezándole a la sombra.
Es quizá un esclavo
lamiendo con su lengua las
sobras de la vida.
La soga que en el cuello
llevábamos atada fácil es
desatarla,
por cuanto es ilusión sólo,
lo mismo que la vida,
que el dolor y la muerte y
el sueño del dinero.
La vejez dicen sólo
responde a tu pregunta.
Una piel arrugada y un
hombre al que avergüenza
mirarse al sediento espejo.
Un día moriré. Un día
estaré solo,
un alce cabalgando en la
calle, y el aire
será para mis ojos la señal
de la huida.
Ya no serán mis manos,
ni un solo buen recuerdo
a la vida me ligará ya
entonces.
Veré pasar un niño por la
acera de espanto
y le preguntaré mi nombre
si mañana renazco.