Rencontre avec le poète cubain
Víctor Rodríguez Núñez
pour son livre traduit et présenté
par Jean Portante
Une étrange odeur de monde/Con raro olor a mundo
aux éditions L'Oreille du Loup
à la Maison de la Poésie
Passage Molière - 157, rue Saint-Martin Paris 3
Pour María Santucho y Víctor Casaus
J’ai récupéré des yeux myopes
un nez bissextile
des lèvres que je ne peux pas joindre
des cheveux de chameau
plus un corps d’athlète à la retraite
Et aussi le mauvais caractère de mon père
la douleur dans le flanc de ma mère
le grain de beauté suspect de ma grand-mère
la colique néphrétique de tout le monde
et même les fièvres constantes de mon fils
Des raisons qui m’obligent
à avoir une mauvaise opinion de la beauté
Para María Santucho y Víctor Casaus
Saqué unos ojos miopes
una nariz bisiesta
unos labios que no puedo juntar
un pelo de camello
más un cuerpo de atleta retirado
También el mal genio de mi padre
el dolor en el lado de mi madre
el lunar sospechoso de mi abuela
el cólico nefrítico de todos
y hasta las fiebres constantes de mi hijo
Razones que me obligan
a tener mala opinión de la belleza